Je pourrais vous dire comme Shakespeare l'a écrit dans l'une de ses pièces « je suis faite de la même matière que les rêves » ou encore je pourrais vous dire quee mon histoire commence avec « il était une fois ... » mais ça serait mentir parce que je ne suis pas une princesse pas plus que je suis une Capulet et malgré ma banalité mon histoire sort de l'ordinaire et, ce qui va suivre sont des morceaux de ma vie ...

« Andreï ? Mon dieu … que c’est-il passé ? ». Williamsport, Pennsylvanie. Lux et Nolan Jones avaient terminé leur journée habituelle. La jolie rousse avait quitté ses adorables élèves du lycée pour aller entraîner les cheerleaders, une passion qu’elle partageait avec ces demoiselles pour avoir été elle-même l’une d’entre elles par le passé. Quant à Nolan, malgré son mètre quatre-vingt-trois, sa chevelure blonde aux reflets dorés et son corps parfaitement musclé, il ne quittait pas une séance de photographies mais sortait bel et bien du cabinet d’avocat qu’il avait fondé avec son meilleur ami d’enfance. La nuit était tombée depuis plusieurs heures sur la ville de Pennsylvanie et bien que la jeune femme n’avait pas reçu de message de son frère depuis près de deux jours alors que ce dernier se mariait aujourd’hui en Russie, elle ne s’était pas plus inquiétez que ça. Évidemment, le couple ne s’était pas attendu à ce qu’à pratiquement minuit quelqu’un vienne sonner à leur porte et encore moins qu’il s’agisse du beau-père du frère aîné de Lux. La jeune femme repoussa par réflexe ses longs cheveux roux ondulés en arrière avant de croiser les bras contre sa poitrine, une expression légèrement paniquée sur son visage lorsqu’elle lu la détresse dans le regard du vieil homme russe face à elle. Andreï Potroïvski n’était pas le genre d’homme à se déplacer sans prévenir, pas plus qu’il était le genre à quitter son grand empire pétrolier russe pour se rendre aux États-Unis. Lorsqu’on connaissait tout ceci, on finissait rapidement par deviner que quelque chose clochait d’autant plus lorsqu’un homme pareil arrivait en pleine nuit avec un nourrisson dans les bras. « Они умерли ... ». Lux ouvrit ses yeux tels des soucoupes n’ayant pas comprit un seul mot prononcé par celui qui était censé être plus ou moins de sa famille à partir de ce jour. Andreï, baissa les yeux après s’être rendu compte de sa bêtise, cherchant rapidement ses mots. « La sécurité était corrompue … ce fut un carnage … ». Malgré la forte présence de son accent slave, Lux parvint à comprendre ce qu’il venait de lui dire sans pour autant voir où il voulait en venir jusqu’à ce que tous les mots forment une phrase pleine de sens dans son cerveau. « Non … ». Ce simple mot donna l’impression de la blesser au plus profond d’elle-même. Les larmes montèrent rapidement à ses yeux, Lux n’avait pas la force de les retenir après avoir comprit ce que l’homme sur le palier de sa porte voulait dire. À présent elle comprenait mieux la détresse qu’elle avait lue dans le regard d’Andreï lorsqu’elle avait ouvert la porte. Alerté par les pleurs de sa femme, Nolan quitta précipitamment le salon où il regardait un match de football. Sentant sa présence tout près d’elle, Lux alla dans ses bras, pleurant à chaudes larmes tandis que son corps était secoué par les sanglots et ses hoquets de douleur. Nolan regarda Andreï sans vraiment comprendre avant que son attention soit portée vers les gazouillements du bébé que l’homme serrait tout contre lui et finalement son regard – toujours plein d’incompréhension – se posa sur le visage déformé par la douleur du russe. « Elle n’a plus de parents … je suis trop vieux … elle n’a plus que vous … ». Nolan resta silencieux, frottant le dos de Lux pour la calmer. Cette dernière dégagea son visage bouffi par les larmes lorsqu’elle entendit les propos d’Andreï. Ses sourcils se froncèrent, elle ignorait que son frère avait eu une fille … enfin elle savait que sa belle-sœur était enceinte mais elle n’avait pas entendu parler d’une naissance. Comprenant soudainement qu’en réalité l’enfant était née durant le carnage qui avait touché son frère et sa belle-sœur, un nouveau hoquet de douleur secoua son corps avant qu’elle se dégage définitivement de l’étreinte de son mari, s’approchant d’un pas maladroit vers Andreï. L’homme s’avança également, dégageant le nourrisson de son torse pour le laisser glisser dans les bras tendus de Lux qui serra bien rapidement le nouveau né contre elle, dernier souvenir de son frère. « Elle n’a pas de prénom … ». Lux leva les yeux vers Andreï et étrangement – malgré la situation – un sourire étira légèrement ses lèvres. « J’en ai un … Mary pour votre fille, Indiana pour mon frère … Mary Indiana Jones. ». Nolan ne pu s’empêcher de sourire à l’entente du dernier prénom de l’enfant suivit de son nom avant de reprendre son sérieux et s’approcher de Lux, regardant au-dessus de son épaule le petit bébé qui agitait doucement les bras.

♦♦♦

« Mary Indiana Jones ! Ramène tes fesse ici immédiatement jeune fille ! ». Allongée sur le ventre sur son large lit, les jambes croisées et se balançant d’avant en arrière, la jeune fille ne prêta pas même attention aux paroles de sa mère un étage sous elle. L’adolescente continua de feuilleter tranquillement son magazine à la recherche des prochains vêtements qu’elle allait pouvoir acheter pour jouer la princesse au lycée. Mary Jones était sans aucun doute la fille la plus populaire de sa génération, reine du lycée, elle était à la pointe de la mode depuis son entrée dans l’établissement de la ville de Williamsport, ville où elle vivait depuis sa naissance et qu’elle ne semblait pas prête de quitter. Sa mère y était professeur d’anglais, une charmante jeune femme avec qui elle se plaisait à dire qu’elle n’avait rien en commun, une mère avec qui elle ne cessait de se prendre la tête bien que cette dernière soit appréciée de tous ses amis. Il fallait avouer que les choses n’étaient pas forcément simples à la maison, le père de Mary avait abandonné son travail d’avocat après une importante dispute avec son meilleur ami avec lequel il avait créé le cabinet d’avocat. Nolan était à présent marine parce que selon le grand-père de l’adolescente – lui-même marine – on reste toujours marine, quoi que l’on fasse, la bonne blague. Résultat, Lux et Mary étaient seules à la maison et étant donné que la jeune fille ne supportait pas l’autorité de sa mère, les disputes ne cessaient de s’enchaîner encore et encore chaque jour. Bref, tout cela pour dire qu’une fois de plus Mary resta sur son lit et alla même jusqu’à augmenter le son de sa chaîne hi-fi afin de ne pas attendre les appels de sa mère. Bien sûr, Lux ne comptait pas se laisser faire, une fois de plus, la jeune mère monta les quelques marches qui la séparait du couloir et se dirigea, furieuse vers la chambre de sa fille dont elle ouvrit la porte si brutalement que l’adolescente sursauta. « Je peux savoir ce que c’est que ça ? ». Mary se redressa sur son lit, regardant le bout de papier que sa mère tenait dans ses mains. « Un bulletin de notes, tu as besoin de lunettes peut-être ? ». Si Lux était plutôt calme jusqu’à présent, la colère apparue très rapidement sur son visage, la jeune femme crispa sa mâchoire, signe qu’elle n’allait pas tarder à exploser. « Mary ne me prend pas pour une idiote ! Je sais de quoi il s’agit je te parle de tes … ». La sonnette de la maison coupa Lux dans sa phrase, sans pour autant faire disparaître sa colère. La jeune femme tourna la tête en direction de la porte de la chambre, comme si ça allait lui permettre de savoir qui avait sonné. De nouveau, son regard se posa sur sa fille, un regard qui voulait dire "tu ne pers rien pour attendre" que Mary connaissait bien et Lux quitta la pièce. Mary su qui avait sonné que lorsqu’elle entendit les pleurs de sa mère et quelques objets tomber sur le sol du rez-de-chaussée. L’adolescente n’avait pas besoin d’être très intelligente pour comprendre. Son estomac se noua immédiatement tandis qu’elle avala sa salive avec difficulté. Sans plus attendre, elle quitta son lit, manquant de faire nez à nez avec le sol de sa chambre en se prenant dans ses pieds. Sans chercher à réfléchir, oubliant la presque dispute avec sa mère, elle descendit les escaliers à toute vitesse et s’arrêta nette dans sa course lorsqu’elle reconnu l’uniforme des deux hommes sur le palier. « Non … ». Un simple chuchotement qui parvint malgré tout aux oreilles de Lux qui se tourna vers sa fille, en larmes. Aussitôt elle oublia tous les conflits qu’elle avait pu avoir avec sa mère et se précipita vers elle pour la prendre dans ses bras. « Toutes nos condoléances … ». L’adolescente garda sa mère contre elle et leva la tête vers le militaire qui venait de s’adresser à elle, le fusillant du regard, « On en a rien à faire de vos condoléances, c’est pas ça qui va me rendre mon père ! ». Sur ces mots, la jeune fille attrapa la porte qu’elle claqua au nez des deux hommes. Elle se moquait de savoir si c’était poli ou non, actuellement elle n’en avait strictement rien à faire. Aucune larmes ne coulèrent de ses yeux, elle était bien trop fière pour ça, non Mary allait simplement attendre d’être seule pour pleurer quitte à dessécher son corps.

EXTRAIT DU JOURNAL DE M.I.J

Petite, je me voyais princesse ou en tout cas je me voyais être une personne importante. Adolescente, j’ai presque touché ce rêve, à vrai dire je l’ai touché du bout des doigts mais personne ne peut décrocher la Lune. Quand je me projette dans mon passé j’ai parfois honte de l’adolescente que j’étais, je ne pensais qu’à moi et à la popularité que je pouvais avoir, le bien-être des autres ne m’importait peu et surtout j’étais d’un égoïsme sans pareille avec ma mère. Elle faisait de son mieux pour s’occuper de moi, pour que je sois heureuse et que je ne manque jamais de rien et moi je ne savais que jouer ma petite fille pourrie gâtée, je préférais lui tenir tête sans imaginer une seule seconde ce qu’elle endurait. L’absence de mon père était une grande épreuve pour elle, à chaque fois qu’il partait elle angoissait pour retrouver le sourire que lorsqu’il franchissait le seuil de la porte de notre maison à Williamsport. Je crois qu’au fond je reportais ma colère envers mon père sur ma mère. C’est malheureux à dire, mais je me suis calmée uniquement lorsque ces deux hommes sont venus chez nous afin de nous annoncer que plus jamais nous ne verrions mon père. Je me suis apaisée par la suite mais surtout je me suis renfermée, j’ai forgé une importante carapace autour des émotions pour ne plus jamais être blessée ou tout du moins j’ai commencé à le cacher aux autres. J’ai terminé le lycée, j’ai perdu en popularité mais je restais capitaine des cheerleaders mais j’ai vu ma couronne de reine du lycée aller sur la tête de ma meilleure amie. Au final, je suis rentrée dans les rangs et il y a cinq ans j’ai quitté la Pennsylvanie pour la Californie, entrant à l’université pour débuter mes études d’histoire. Je dois avouer que vivre loin de cette ville où j’ai passé les dix-huit premières années de ma vie fut un plus. Vivre ma vie, respirer et oublier, c’était ce que j’ai aussitôt pu faire et pourtant ma maison me manqua rapidement, mais je me suis accrochée pour ma mère, elle qui a toujours voulu que je fasse de longues études. Les choses ont tellement changé entre elle et moi, elle est devenue ma meilleure amie, ma confidente, elle est la personne que j’apprécie le plus dans ce bas monde et c’est pour elle que je suis revenue il y a un an. Les médecins lui ont déclaré une leucémie, un cancer qui la ronge doucement, une maladie qui va me retirer le dernier parent qui me reste. Je panique, j’ai peur, mais je le cache, je fais bonne figure pour que ma mère n’en sache rien, pour lui procurer tout le soutien dont elle a besoin mais je ne suis pas encore prête pour la perdre … qui le serait après tout ? M’habituer à nouveau à ma vie en Pennsylvanie ne fut pas aussi difficile que je le pensais, j’ai gardé mes petites habitudes sans même m’en rendre compte et tout m’est revenu lorsque ma voiture a dépassé le panneau de Williamsport. Néanmoins, je dois avouer que ce qu’il se passe dernièrement dans cette petite ville qui m’a vu grandir est loin de me rassurer, c’est même tout le contraire mais qu’est-ce je peux y faire à part essayer d’aider même si je prétend n’en avoir rien à faire ? Et puis je me connais, douée comme je suis je vais m’attirer des problèmes, peut-être est-ce un bon moyen pour aider ? Attirer les ennuis sur moi pour attirer l’attention de quelqu’un afin d’aider, c’est stupide mais j’ai trop de fierté pour y aller de moi-même …

☜ HUMANS ☞

Avant de commencer la joueuse tiens à dire qu’elle fera un meurtre si on lui parle – même implicitement – de philosophie …
Ce que Mary pense de cette situation ? Et bien la jeune femme préfère bien souvent jouer à l'autruche, elle ne veut pas croire que tout ceci existe ou tout du moins c'est ce qu'elle aime faire croire. En apparences elle fait comme si elle ne se sentait pas concernée, comme si elle ne voulait pas se mêler de cette histoire, jouant la fille persuadée qu'il ne s'agit que d'une épidémie de tarés sortie tout droit de l'asile il y a quelques semaines sans que personne ne s'en rendent compte. En réalité, tout ceci la tracasse, son cerveau ne cesse de tourner, se demandant tout le temps ce qu'il se passe et ce qu'elle peut bien faire pour aider. Elle n'est qu'une humaine lambda et pourtant elle sait parfaitement se défendre, elle sait utiliser toutes armes grâce à l'enseignement passé de son père, mais comment aider ? Telle est la question ! Encore une fois elle fait comme si elle se moquait de toute cette situation si bien que pour trouver un moyen d'aider c'est un grand combat. Enfin de toute manière curieuse comme elle est, Mary va finir par mettre son nez là où il ne faut pas de sorte à trouver un moyen d'aider quitte à devenir chasseuse.

c. livejournal