Ma première rencontre avec un hôte habité. "Un hôte habité", c'est comme ça que j'appelle ces foutus entités qui hantent le corps d'être vivants comme vous et moi. La première fois ça vous fait tout drôle, on a l'impression d'être en face d'un ami, d'un proche et c'est seulement quand il le désire qu'il vous fait remarquer qu'il n'est plus le même. Un signe distinctif? Les yeux noirs! Ces saloperies ont un regard à vous glacer le sang. Pire que la simple pupille qui grossie, c'est vraiment tout l'œil qui devient noir ébène. Et si je connais si bien ce détail c'est parce que c'est comme ça que j'ai découvert que ma proie était une de ces... choses. Laissez moi vous raconter.
16 octobre 2009; un soir pluvieux.
Je me trouvais à la poursuite d'un multi-récidiviste qui devait être ramené aux autorités mort ou vif -ce qui arrive rarement-. Consciente du danger de la chasse, je me suis surtout trouvée intéressée par le nombre de zéro qui suivaient le premier chiffre. Un gros chèque pour une seule cible. Ce qui n'avait pas été précisé, c'était qu'en fait le type était un hôte de démon et que celui-ci avait prit le contrôle alors que je lui courrait après. Imaginez-vous le scénario. Une jeune femme, seule contre un homme qui mesure presque deux mètres pour au bas mot cent kilos, le désavantage est déjà de taille. Mais si en plus le mec vous balance des boules de feu et vous envoie voler par télékynésie... Ouai vous avez compris où je voulais en venir. J'avais réussi à le coincé dans une petite allée et il se retrouvais contre le mur du fond les mains posées dessus comme s'il essayait de le repousser. Mais en fait il était en train de rire. Il se mit à rire aux éclats la gueule déployée et grande ouverte vers le ciel. Consciente de l'affront qu'il était en train de me faire, je tirais vers moi la culasse de mon fusil à canon scié et lui envoyais une pruneau dans le dos. Et boum!! Dans le mille. Pas besoin de s'inquiéter, je recevrai la prime même si je le ramène coupé en deux. Et c'est alors que je m'approche de lui que cet enfoiré se relève. Vous savez, il s'est relevé un peu comme dans la films d'horreur: tout droit et sans forcer. J'eus un frisson et fis un pas en arrière surprise plus qu'autre chose. Je réitérais le même procédé, et PAN! Dans le mille encore une fois. Mais cette fois-ci il ne bougea même pas, comme si le choc ne lui avait strictement rien fait. Je sentis la rage montée en moi et lui déchargeais toutes mes cartouches dans le dos jusqu'à ce que mon fusil sonne vide. *click click* Ce bruit distinctif qui signifie que vous êtes dans la merde. Et c'est alors qu'il se retourna. Doucement et avec une trop grande assurance à mon goût. Il arborait un sourire à la con, toutes dents sorties et c'est à ce moment là que je remarquais son regard tout droit sorti de l'enfer. J'eus l'impression d'être transpercé par celui-ci. Je ressenti un froid terrible alors que la douceur de l'atmosphère était appréciable. Il fit deux pas en ma direction et me dit : « Tu as l'air surprise... On ne t'avait pas prévenu peut-être? » A ce moment là, je savais très bien de quoi il parlait mais je décidais de jouer l'ignorance : « De quoi? Je ne vois pas de quoi tu parles? Et puis tu es qui... ou quoi d'abord? » A peine eus-je le temps de terminer ma phrase qu'il se téléporta juste devant moi et il me tenait par la gorge levée à plusieurs centimètres au dessus du sol. J'étouffais littéralement. Je lâchais mon fusil déchargé et portais mes mains sur la sienne pour tenter de lui faire lâcher prise. Rien n'y faisait, il avait une force titanesque. J'étais perdue. Comment pouvais-je m'en sortir. J'étais à sa merci et mon bourreau semblait prendre un plaisir bien trop visible à mon goût -si vous voyez de quoi je parle-. Alors c'est à ce moment là, poussé dans mes derniers retranchements, que je décidais de faire usage de mes facultés spéciales. Je m'étais pourtant promis de ne plus en faire usage, mais je n'allais pas me laisser mourir bêtement non plus. Un léger vent commença à s'engouffrer dans la petite allée. Mes cheveux se mouvèrent avec cadence sous l'effet de la brise. Je n'arrivais pas à produire plus d'air... J'étais trop faible. Mais sous une impulsion ultime, comme un ultime défi lancé à la mort, je lançais un coup de pieds bien placé et apparemment l'hôte du démon n'apprécia pas trop la petite attention. Il lâcha prise, et je pu retrouver la terre ferme sous mes fesses. Vous n'imaginez pas le bien que peu faire l'oxygène qui coure dans vos poumons! Et alors que je retrouvais l'usage de mes fonctions motrices, je retrouvais aussi la faculté de lui envoyer une rafale, que dis-je? Une déferlante!! Qui l'envoya voler contre le mur du fond et il passa même au travers. Peu soucieuse de savoir s'il était achevé -j'étais sûre que non- je me suis relevée tant bien que mal, j'ai ramassé mon fusil et j'ai commencé à détaler le plus rapidement possible selon ma condition actuelle. Une fois parvenue jusqu'à la rue, il y avait du monde et j'espérais bien que la foule ralentirai ou freinerai ses ardeurs, j'avais tort. Une boule de feu énorme vint décimer les gens -carboniser, cramer dites cela comme vous le désirez- qui se trouvaient juste devant moi. Comme pour me stopper sans pour autant me blesser, il avait fait cela pour me démontrer de quoi il était réellement capable. Il se posta devant moi, sans défense et proche de l'évanouissement, il vint me chuchoter à l'oreille : « Tu n'es pas encore prête pour moi. Nous sommes amenés à nous revoir. Je me souviendrai de toi, ne t'en fais pas. » Et c'est alors qu'il disparut dans une poussière noire et ardente. Je me retrouvais seule dans la rue, abandonnée sur les genoux pleine de poussière, de cendres et d'incertitude. Avais-je rêvé tout ceci? M'étais-je assoupie? Allais-je m'éveillée dans mon lit pleine de la sueur du stress qui coule dans mon dos? Mais la douleur et la peine étaient bien là pour me rappeler la dure réalité de la chose.

Voila, c'était ma première rencontre avec un humain possédé... ma première expérience contre un démon.

☜ GROUPE DU PERSONNAGE ☞

CHOSEN : « avoir été choisi représente tout un tas de choses. Devoirs, espoirs, confiance, croyance... Bref que des trucs auquel je ne fais pas attention. J'ai une faculté spéciale et je devrais m'en servir pour le bien du monde, pour débarrasser la Terre de cette plaie que sont les démons et autres hôtes potentiels. Eh bien non, je ne souhaite pas m'engager dans une voie que je pourrais regretter un de ces jours. Qui sait? Si un jour les démons peuplent la surface du globe, ne leur ayant rien fait, ils pourraient me laisser cohabiter avec eux...? Quoi...? Il n'y a rien de mal à être optimiste! Et puis je ne suis sûre de rien, peut-être me rangerai-je du côté du "bien" un de ces jours. »

c. Mistaken